Notre guide français nous a beaucoup appris sur le Chili d'aujourd'hui.

Et pour connaître le présent, il faut connaître le passé...

Pendant plus d'un siècle, le Chili a été à la pointe du modernisme et de la bonne santé économique en Amérique du Sud. Essentiellement grâce au transport maritime qui, venant d'Europe ou de la côte Est des États Unis, contournait les Amériques par la pointe sud, le redouté cap Horn.

Puis l'ouverture du canal de Panama en 1914 et la crise de 1929 plongèrent le pays dans le marasme économique.


Le 24 octobre 1970, le socialiste Salvador Allende arrive de justesse au pouvoir. Il se lance alors dans de multiples réformes audacieuses, mais dangereuses. Nationalisations à outrance, redistribution des terres, expropriation de compagnies américaines sans indemnisations, augmentation des salaires, etc. Tout ceci provoque d'abord un choc bénéfique puis, très vite, l'inflation arrive (plus de 500 % entre décembre 1972 et décembre 1973). Le 23 août 1973, Salvador Allende nomme Augusto Pinochet général en chef des armées. Celui-ci (en remerciement ?) lance un coup d'État le 11 septembre 1973, bien aidé par la CIA et l'administration Nixon. Allende, renversé, se "suicide" dans le palais de la Moneda le même jour.


La junte impose alors une dictature. Elle dissout le Congrès national, les conseils municipaux, les syndicats et les partis politiques. La liberté de la presse est abolie, le couvre-feu est instauré. Tout ce qui est littérature de gauche est interdit, des centaines de milliers de livres sont brûlés. Les opposants sont arrêtés, torturés, déportés ou exécutés. En dix-sept ans, le régime du général Pinochet est responsable de la mort ou de la disparition d'au moins 2 279 personnes.

Avec l'aide des USA, une forme de libéralisme est instaurée, mettant en place une privatisation forcenée.


En décembre 1989, suite à la défaite de Pinochet aux élections, la transition démocratique commence.

Depuis, le libéralisme est toujours d'actualité avec, notamment, les effets pervers des privatisations. L'état ne possède ni ne dirige plus grand-chose.

Ainsi la santé est quasiment privée. Les hôpitaux publics pratiquent des soins limités et se faire soigner dans les cliniques privées coûte extrêmement cher.

La situation est identique dans l'enseignement. L'école publique est de qualité médiocre et la majorité des familles s'endette fortement pour payer des études "de qualité" dans l'enseignement privé.

Même le transport est fortement impacté. Le chemin de fer est moribond et la route appartient à de très nombreuses compagnies de car. À Valparaiso, les bus roulent à grande vitesse dans les petites rues, car le temps de parcours est chronométré...


Aujourd'hui le pays est certes en relative bonne santé économique, mais les inégalités sont criantes. Le pays est classé à la 113° place sur 128 de la liste des pays par égalité de revenus...


Le pays est jeune, très dynamique. Un point important est à noter, le Chili subit très souvent de multiples phénomènes naturels: tremblements de terre, éruptions volcaniques, glissements de terrain, grands incendies, etc. Ne manquent à la liste que les cyclones ! Les Chiliens vivent donc au jour le jour. Ils pensent peu à l’avenir, le présent passe avant. Une philosophie bien différente de la nôtre...