C'est notre dernière journée au Chili et donc en Amérique du Sud. En guise d'adieu, le soleil brille très tôt dans un ciel bleu sans nuages. Il doit faire dans les 20° et on peut enfin circuler sans pull.

Les valises faites et mises de côté, et sur les bons conseils de notre guide français de la veille, nous prenons le métro (de surface, très moderne) pour aller à Caleta Portales, le port des pêcheurs, à 3 km au nord du centre de Valparaiso.


Le port se résume à 2 jetées encadrant une petite plage. Les barques sont hissées sur une jetée à l'aide de petites grues, puis emmenées sur remorques. Le poisson atterrit directement dans des petits kiosques, dos à la plage, et est aussitôt découpé par des mains vives et expertes.

Mais la principale attraction se situe sur la plage. Là, une tribu d'une vingtaine de lions de mer vit dans l'attente des restes de découpage des poissons. De temps en temps, un homme emmène un vieux caddie, rempli de têtes et queues de poisson, jusque sur la jetée, et verse le contenu dans la mer. Aussitôt c'est la bousculade parmi les otaridés !

Seul un vieux mâle, qui n'arrive à traîner ses 300 kg que sur quelques mètres, reste au plus près de la barrière qui sépare le sable des kiosques de découpe. De temps en temps il ouvre sa gueule (tiens, il lui manque une dent en bas à gauche !) et émet un grognement assez explicite. Si explicite qu'un pêcheur arrive bientôt pour lui donner un poisson...

Tout autour, goélands et pélicans sont posés sur les barrières, les toits des kiosques et des voitures, sur le goudron et les bateaux rangés, prêts à fondre sur le moindre bout de poisson qui tomberait à terre.


C'est avec regret que nous quittons cet endroit peu connu des touristes, et si différent des collines aux maisons colorées.

Il est temps de rentrer, récupérer nos valises et sacs et reprendre le car pour Santiago.


De retour dans la capitale, après une dernière visite dans le quartier de Bellavista, le coucher est rapide. Car il va falloir se lever tôt pour prendre l'avion demain matin. Notre 6° vol va durer 6 heures, le temps nécessaire pour atteindre l'île de Pâques, distante de 4.000 km de toute terre habitée !