L’accès à ce fjord est compliqué, car loin de Queenstown, la seule ville importante proche du Fiordland. La majorité des touristes, qui n’ont qu’une journée disponible, couchent dans cette ville et prennent un car pour faire l’aller-retour.


Désireux de préserver notre qualité santé, nous avons préféré nous avancer et coucher à Te Anau, petite localité sans intérêt autre que d’être à deux petites heures de voiture (110 km) du Milford Sound. Nous sommes ainsi à pied d’œuvre pour une croisière démarrant à 10 h 30.


Le temps est incroyablement et inhabituellement beau pour cette saison. Il faut dire que la végétation exubérante du Fiordland s’explique par les 200 jours annuels de pluie. Nous apprécions donc à plusieurs titres cette journée ensoleillée, voire chaude pour peu qu’on ne soit pas à l’ombre.

Et à l’ombre nous ne sommes point, profitant du spectacle sur le pont supérieur. Le bateau circule au milieu de ce long fjord, de grandes cascades coulent sur ses flancs, et les Chinois prennent photo sur photo. Plusieurs couples sont parfois équipés chacun de 2 appareils, de gros reflex « plein format ». Pour couronner le tout, une femme a même installé sur la rambarde son iPhone sur un petit trépied articulé, afin de filmer en continu les deux heures de croisière !


Nous sortons du Sound et débouchons dans la mer de Tasmanie. La mer est calme, le catamaran affronte sans broncher les vagues légères et tout le monde en profite pour parfaire le bronzage. Demi-tour tribord, et notre embarcation réintègre le fjord, côté nord cette fois. Un passage au plus près d’une imposante cascade qui tombe directement dans la mer est propice à un arrêt… mouillé. Qui se réfugie dans le bateau en butant contre la porte, qui pense avant tout à protéger son précieux matériel photographique (mais pas à temps pour l’iPhone agrippé au bastingage). Pour ma part, je bénis mon K-Way sous lequel est bien vite rentré l’Olympus. Tant pis pour ma chevelure !


Quelque temps après ces fortes émotions, arrêt contre une structure flottante inhabituelle. Il s’agit d’un bâtiment métallique qui, tel un iceberg, est essentiellement sous-marin, et ancré à la roche tout près. En forme de tour d’environ 5 m de diamètre, il possède un escalier hélicoïdal central permettant de descendre ses 10 m immergés. Tout autour de la pièce formant base se trouvent de grandes baies permettant de voir sous l’eau. Faune fixée et poissons de plusieurs espèces sont ainsi visibles par tous. Un guide explique dans un anglais presque compréhensible les spécificités de tout ce monde sous-marin.

Au bout d’une grosse demi-heure, nous regagnons le bateau qui reprend sa route et son port d’attache à 13 heures.