C’est une question que m’a posée notre fille dès notre arrivée à Auckland.

Voici un essai de réponse.


La Nouvelle-Zélande n’a pas changé, car :

·       Les paysages sont toujours aussi beaux, et peu habituels (généralement) à nos yeux de Français.

·       Les fougères arborescentes, les glaciers des Alpes et les fumerolles de Rotorua sont toujours là.

·       Les Néo-Zélandais n’ont (presque) pas changé. Ils sont toujours aussi cool, peu stressés, prêts à aider.

·       Les maisons généralement en bois (notamment dans les zones sismiques), sont toujours aussi charmantes.

·       Les routes sont toujours aussi étroites (à part celles du réseau principal de l’île du nord), mais en parfait état. Et on roule toujours à gauche


La Nouvelle-Zélande a changé, car :


·       Elle s’est évidemment modernisée (comme la France …). On y trouve maintenant de tout, même si la majorité des produits facturés est importée.

·       Les moutons sont passés de 60 millions (20 par habitant) à 40 millions environ (soit 8 par habitant). La très grosse majorité de la viande est exportée.

·       Le nombre de vaches a considérablement augmenté, pour arriver à 4 millions, afin de répondre, notamment, à la demande de lait de la Chine.

·       L’élevage de cerfs a également progressé pour répondre à la demande internationale.

·       Sa population est passée de 3 millions à 4,7 millions (+ 56 %... !), notamment à cause de l’immigration.

·       Tout est hyper organisé, tant pour les habitants que pour les touristes.

·       Le tourisme s’est énormément développé. De partout des motels, des hôtels et des chambres chez l’habitant. Les « e-site » (offices de tourisme) sont généralement bien pourvus en documentations.

·       Et surtout les Chinois (et, dans une moindre mesure, les Indiens) sont très présents. En tant que touristes (parfois plus de la moitié), mais aussi en tant qu’investisseurs. Ils achètent maisons, entreprises et fermes, faisant augmenter les prix de l’immobilier.

·       Ceci explique-t-il cela ? Les conditions d’immigration sont devenues plus draconiennes.


La question qui tue : voudrais-tu toujours habiter en Nouvelle-Zélande ?

Car, depuis 43 ans, je n’ai pas cessé de dire que j’aurai aimé y vivre.

Aujourd’hui, je suis plus nuancé. Je peux difficilement juger de l’hospitalité, car, contrairement à mon voyage de 1975, je ne fais pas de l’auto-stop. Mais les Néo-Zélandais restent extrêmement sympathiques en général  et beaucoup moins râleurs que les Français. Et ça, c’est drôlement reposant !

Ils sont aussi « modernes » que nous, ne manquent de rien. Le centre d’Auckland s’est transformé, les buildings ont poussés comme des champignons et je ne reconnais plus Queen Street, la rue principale. Il y a même maintenant une tour panoramique !

La baisse du coût du transport aérien (comparativement à 1975) associée à l’internet rend les Kiwis beaucoup moins isolés. Ils sont d’ailleurs très nombreux à être allés en Europe, ce qui était exceptionnel en 1975.


Finalement, n’est-ce pas cette baisse dans l’isolement qui rend à mes yeux le pays un peu moins attirant pour une installation ?

Mais alors, où poserais-je mes valises ! ???