Ça court, ça court, et même plus assez de temps pour écrire…


Nous avons passé deux nuits à Napier, ville située sur la côte Pacifique et que nous avons beaucoup appréciée.

Elle aussi a été gravement endommagée par un « earthquake ». Le 3 février 1931, un tremblement de terre l’a détruite ainsi que sa voisine Hastings. Toute une partie de la côte qui était autrefois une zone de pêche a été soulevée hors de la mer. La nouvelle zone a servi à agrandir les infrastructures du port de plusieurs hectares.

Les deux centres villes ont été rasés, et reconstruits dans le style Art Déco de l’époque (voir l’album photo). Parfaitement entretenus, ils attirent beaucoup de touristes et l’attrait de la mer ne fait qu’amplifier la chose.

Nous avons également eu le plaisir de visiter un lycée de filles plutôt huppé, cornaqués par Madame La Principale ! Visite sympathique d’une classe de français, des espaces communs, etc. Comme dans toutes les écoles, les élèves sont en uniformes. So british !


De Napier, nous avons pris une longue route peu fréquentée et très « scenic » , traversant une chaîne de montagnes, pour rejoindre le parc national de Tongariro. C’était l’un des lieux étonnants que j’avais eu plaisir à découvrir en 1975 (voir page 146 de mon livre). Étonnant, car le parc (qui date de 1887) abrite 3 volcans. Le Tongariro (1978 m, assez actif), le Ngauruhoe (2291 m, le plus actif du pays) et le Ruapehu (2797 m, assez actif). De plus, il y a sur ce dernier… une station de ski ! Rien n’arrête les Kiwis !

Malheureusement le temps plus que maussade nous aura empêchés de faire les balades espérées (nous avions même emmené des bâtons de marche pour cela !). Nous avons cependant croisé une course d’adolescents. Douze équipes d’une dizaine de garçons et filles traversaient le Parc en deux jours, en courant. Les Néo-Zélandais pratiquent vraiment toutes sortes de sports, à commencer par ceux liés à la montagne.

Pour finir ce court séjour, nous sommes quand même allés voir la station qui, en 43 ans, a été très modernisée. Elle est maintenant dotée d’une douzaine de remontées. Et, en plein milieu de la station, on a droit à un grand panneau détaillant la conduite à tenir en cas d’éruption ! En fait, ce genre de panneau se révèle omniprésent dans tout le parc.


Écourtant notre séjour, nous avons pris la route du nord pour une autre région volcanique, celle qui englobe le lac Taupo (et la ville du même nom) et la ville de Rotorua. Le temps toujours peu engageant ne nous incita pas à rester, même pour une nuit, au bord du lac, pourtant le plus grand de NZ (un peu plus étendu que le Léman).

Il se loge dans la caldeira du volcan Taupo qui s’est formée il y a 26.500 ans à la suite de l’explosion d’un supervolcan.

Rotoruaest intéressante à deux titres. Tout d’abord, c’est un haut lieu de la culture maorie. En 1975, j’avais pu voir un spectacle gratuit de danses maories, et je crois bien que j’étais le seul touriste étranger. Celui que nous avons eu l’occasion de voir en 2018 était bien fait. Mais il était payant, et la salle était remplie majoritairement de Chinois…


La région de Rotorua ressemble à un Yellowstone, format réduit. C’est donc une zone à forte activité géothermique. De partout des fumerolles surgissent du sol. Généralement canalisées, elles exhalent un doux parfum d’hydrogène sulfuré… Dans certains parcs, on peut également voir des étangs de boue bouillonnante et des geysers, dont le Pohutu qui surgit une à deux fois par heure à une hauteur de 30 m.

Les Kiwis profitent au maximum de cette activité géothermique pour créer de l’électricité, en complément de celle générée par les barrages. Car il n’est pas question de parler de centrales nucléaires en Nouvelle-Zélande ! L’affaire du Rainbow Warrior est sûrement bien ancrée dans la mémoire collective néo-zélandaise...


J’ai quitté Rotorua avec une impression mitigée. Autant j’ai été content de revoir toute cette activité géothermique, inconnue en Europe. Autant j’ai été surpris de l’essor touristique de la ville, qui a tendance à dénaturer l’aspect culturel du peuple maori, très présent ici.