2 jours pour visiter Sydney, c’est peu ! Mais quand on veut visiter plus de la moitié du pays (qui fait 14 fois la France) en 28 jours, le rythme imposé est forcément accéléré…

Le mauvais temps (ciel très gris ou pluie) pendant ces deux jours n’a pas facilité l’exploration de cette grande agglomération (5 millions d’habitants), la plus grande du pays. De plus le stress (voir article sur le sujet) a encore amputé de plusieurs heures le temps imparti.

Bref, nous n’allions quand même pas faire l’impasse sur la visite du bâtiment le plus emblématique d’Australie, le fameux Opera House !

Nous en avions fait le tour par l’extérieur la veille au soir, après notre arrivée, munis du parapluie indispensable. Nous avions admiré ses lignes caractéristiques dues à ses « voiles » (toitures) sur lesquelles sont projetées actuellement chaque soir des images à la manière de notre 8 décembre.


Le tour d’une heure, avec une guide française compétente, fut l’occasion de visiter plusieurs espaces, uniquement publics. Nous n’avions pas pu opter pour un tour en « backstage » malheureusement.

La visite commença par deux petites salles, l’édifice comprenant 6 espaces de spectacle en tout. Une première, carrée, extrêmement modulable (avec gradins escamotables). La deuxième était plus traditionnelle. Salle en ½ cercle, scène habituelle avec proscenium escamotable pour créer une fosse d’orchestre. Parfaite pour des petits spectacles de tous genres.


Puis la visite continua par le « foyer » qui existe dans tout lieu de ce genre. L’occasion d’avoir une belle vue sur la baie et le Harbour Bridge, et d’admirer la moquette violette… À noter que les grands vitrages avaient été fabriqués chez St Gobain, et posés très inclinés. Ils ne sont donc jamais salis par la pluie. Astucieux...

La guide nous fit observer que la salle principale pour les concerts est désolidarisée de la coque béton extérieure afin d’avoir une bonne isolation acoustique.

Nous avons pu entrer dans cette grande salle, mais en silence, une installation ayant lieu.

2.679 sièges en bouleau disposés presque en arena, les sièges du 4° (petit) côté pouvant être enlevés pour agrandir l’orchestre ou laisser la place à un chœur.

Derrière ce fond, on peut admirer le plus grand orgue mécanique au monde, composé de plus de 10.000 tuyaux.

Au plafond sont disposés des « nuages acoustiques », caissons spéciaux pour améliorer le renvoi du son.


Puis vint la visite de la grande salle de ballet. Elle est du style « salle à l’italienne », visuellement un intermédiaire entre l’Opéra de Lyon et les Célestins. 1500 sièges confortables et, là encore, une très belle acoustique que nous avons pu apprécier, une répétition étant en cours.

La visite s’est terminée par une incursion sur une terrasse, au plus près d’une des voiles. Malheureusement sous la pluie…

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Pour les lecteurs intéressés par la construction, qui a fait couler beaucoup d’encre et de sueur (…), voici un résumé (tiré de Wikipedia pour gagner du temps). Mes modestes observations personnelles sont en italique :


Son architecture originale, qui ressemble à un voilier pour les uns, ou à un coquillage pour les autres, a été imaginée par le danois Jørn Utzon. 

Siège de l'Opéra d'Australie, de la Compagnie de théâtre de Sydney et de l'Orchestre symphonique de Sydney, l'Opéra accueille également beaucoup de productions artistiques étrangères en tournée.


« Au lieu de faire une forme carrée, j’ai fait une sculpture. J’ai voulu que cette forme soit un peu une chose vivante, que lorsque vous passez devant, il se passe toujours quelque chose, vous n’êtes jamais fatigué de la regarder se détachant sur les nuages, jouant avec le soleil » (Jørn Utzon). 


Sa forme et sa structure originales lui confèrent sa notoriété. Il s'organise en deux séries de trois grands « coquillages » qui se recouvrent partiellement. Les « coquilles » sont entourées de terrasses accessibles aux promeneurs.

Hardies, les voûtes ont innové dans le domaine de la préfabrication du béton armé. Les coques de la toiture sont obtenues à partir de quarts d’une unique sphère d’un diamètre de 75 mètres, soutenues par des nervures en béton courbées, composées d’éléments en treillis soudés et installés les uns après les autres. Les « côtes », supports des coquilles, sont issues d'une même sphère, permettant l'emploi d'éléments structurels symétriques et répétitifs, et explique la reproductibilité des tuiles, toutes identiques.

Après trois ans d'essais, les 1.056.006 tuiles de céramique blanche (mattes et brillantes) ont été produites par la société Höganäs, en Suède. En dépit de leur nature auto-nettoyante, elles sont périodiquement sujettes à maintenance et remplacement. 


L'opéra (longueur 183 mètres, largeur 120 mètres, superficie 1,8 hectare) est supporté par 580 piliers de béton qui s'enfoncent jusqu'à 25 mètres sous le niveau de la mer. 


Ses besoins électriques équivalent ceux d'une ville de 25 000 habitants. Le courant est distribué par 645 kilomètres de câbles électriques. 


Le concours international d'architecture du nouvel Opéra de Sydney reçoit 233 propositions. En 1955, le jury retient (finalement) le projet de l'architecte danois Jørn Utzon. Fils d'architecte naval (d’où les « voiles »), neveu de sculpteur, Jørn Utzon est inconnu hors de son pays lorsqu'il remporte le concours en 1957. 

La construction de l'opéra, de 1958 à 1973, est achevée par un groupe d'architectes locaux, suite à mésentente entre Jørn Utzon et la nouvelle équipe politique de l’état de Nouvelles Galles du SudLes ingénieurs eurent fort à faire, compte tenu de la complexité de la structure.


Finalement, 102 millions de dollars australiens sont nécessaires, loin des 7 millions prévus en 1957 (absorbés entièrement par la seule construction du soubassement de l’édifice sur un sol instable) !

La facture est complètement payée avant 1975 grâce à une loterie publique.


Le 28 juin 2007, il a été consacré patrimoine mondial par l'UNESCO pour son architecture exceptionnelle, chef d’œuvre d'ingénierie structurelle et de technique constructive. Et l'architecte a reçu le prix Pritzker (équivalent en architecture du prix Nobel), 1° architecte à le recevoir de son vivant.


À noter que l’Opéra ne produit pas de spectacles. Il n’a donc pas d’atelier de fabrication de décors.