Les 5 heures d’avion (et non 8 h comme indiqué à tort précédemment) pour franchir les 4.250 km de Pacifique entre l’île de Pâques et Tahiti sont passées finalement rapidement, ayant pu dormir à peu près correctement dans le Dreamliner de la LATAM.

Dans l’aéroport de Papeete, ç’a été la course pour essayer de trouver un coin pour s’allonger sans trop faire le routard_clochard. Les deux seuls bancs en bois étant déjà pris, seul un banc métallique restait disponible. Il ne me restait plus qu’une seule solution, chaparder un siège correct dans la mini cafétéria fermée, et occuper les 6 h 20 de nuit avant le prochain vol, en relisant quelques chapitres de l’Île Mystérieuse de Jules Vernes…


À l’heure dite, l’ATR de Air Tahiti Nui fit le saut de puce (1/2 h) entre Tahiti et Huahine.

Bagages vite récupérés, notre logeur nous emmena chez lui où nous avons  vite profité de la douche !

Nous avions choisi ce logement (sur AirBnb) après une longue étude du plan de l’île et de la photo satellite de Google. Pas trop près de l’aéroport (il y a quand même des vols inter-îles), pas trop loin du « centre-ville », pas trop loin de la plage, pas sur l’unique route circulaire, pas trop loin du club de plongée. Ah, on n’a pas des vies faciles ! Seul le dernier critère ne put être respecté.

Une case de 70 m2, avec terrasse et fleurs, que demander de plus ? Des hôtes sympas ! Et bien, ce fut le cas avec Linda et Bernard, nous donnant un avant-goût de l’accueil des habitants de l’île.

Nous privilégions le logement chez l’habitant à l’hôtel. Plus d’espace (2 grosses valises ouvertes laissent généralement peu de place pour évoluer dans une chambre d’hôtel), une kitchenette pour éviter le restaurant (bon pour la bourse et les estomacs) et un contact plus direct avec la population.


Une amie nous avait vanté cette île pendant que nous étions en pleine phase d’étude de l’itinéraire. Nous ne pouvons que la remercier de son conseil. Huahine est connue pour être la plus sauvage et la plus accueillante, la plus authentique des îles de l’archipel des îles du Vent. Et c’est mille fois vrai, comme disait Jacques Brel.

Dès le 1° jour, nous avons été étonnés, voire surpris par  la gentillesse de la population. Croisez quelqu’un et il vous saluera le premier d’un Ia ora na souriant.

Le tutoiement est, bien sûr, de rigueur. Et on s’y fait vite !

Ici, on roule cool… Dépasser 30 km/h dans un village est proprement inconcevable. Et 60 km/h semble suffisant sur les rares routes, pourtant en état correct.


Le bourg de Fare, agglomération principale forte de ses 1.440 habitants, possède une pharmacie (toujours utile), une Poste rutilante, de jaune et bleu vêtue, un Super U, deux banques et une station-service. Le nécessaire sans l’accessoire.


Notre Fiat Panda de location nous permet de faire le tour de l’île. Ou plus précisément le tour des 2 îles puisque Huahine, comme beaucoup d’îles volcaniques, est constituée de 2 parties, issues de 2 volcans d’âges différents.

Comme souvent la bande côtière est étroite et il n’existe aucune route, ni même de piste, pour pénétrer commodément dans le relief escarpé de l’arrière-pays.

Huahine est en grande partie entourée d’une barrière de corail. Malgré son éloignement, c’est sans doute elle qui a permis de créer le sable doré des plages.

Et j’apprendrai, au club de plongée, que le lagon recèle des fonds de 50 m et plus !

En une journée, nous visitons tous les spots remarquables du pourtour. Dont des Maere, structures anciennes, construits par les premiers habitants. Fabriqués en pierres (évidemment volcaniques), ils sont constitués d’une enceinte rectangulaire et de structures de tailles diverses ; le tout à usage cultuel.


Visite d’une ferme perlière(les bien connues perles noires de la Polynésie), d’une rivière abritant des anguilles sacrées aux yeux bleus, âgées de près de 60 ans et mesurant quelque 1,50 m. 


Histoire de bien finir la journée, passage obligé dans une distillerie installée par un français il y a une vingtaine d’années. Passionné, il a mis 4 ans pour créer tout un assortiment de liqueurs et alcools de fruits locaux. En compagnie d’un autre couple, nous nous lançâmes dans une longue étude comparative des différentes préparations… Heureusement nous étions à moins d’un kilomètre de notre logement !


Le 2° jour fut en grande partie dévolu à 2 plongées dites successives. L’occasion de voir des fonds torturés (arches, grottes) puis une passe dans la barrière de corail, riches en coraux, poissons et requins (gris, pointe blanche et pointe noire).


Bernard, notre logeur, sportif  de haut niveau et coach pour les jeunes (notamment en pirogue polynésienne) nous a permis d’éclaircir un point important : l’obésité des Polynésiens.

Car une forte minorité, voire une majorité d’entre eux, présente une surcharge pondérale évidente, digne des Américains. Heureusement certaines Polynésiennes représentent toujours l’archétype de la vahiné !

Cette obésité est due bien sûr à une très mauvaise alimentation. Viandes double ration, frites et sodas à gogo, repas à n’importe quelle heure, et finalement peu de poissons et légumes, tout faux !

Bernard se bat pour que ses élèves comprennent les bases d’une alimentation équilibrée, mais c’est toute la population qu’il faudrait éduquer.


Ces 3 jours nous ont fait beaucoup de bien. Un peu de repos était nécessaire après ces 3 semaines assez intenses, et nous nous sommes vite adaptés au rythme local ; lever à 6 h maxi et coucher vers 22 heures.